Le plateau des Bolovens
Jour 1
Nous poursuivons notre descente vers le sud toujours à bord de bus locaux. En ce samedi, ça chahute, ça papote et les vendeuses à la sauvette s'arrachent les fenêtres à coup de brochettes en tout genre et de mets plus ou moins appétissants.
Nous arrivons à la tombée de la nuit à Ban Saen Vang, petit village situé au cœur du plateau des Bolovens, plus connu sous le nom de Tat Lo. Nous nous installons dans la première auberge que nous trouvons, qui s'avère être tenue par un couple de français qui, tombé sous le charme de cette petite bourgade, est venu s'installer ici il y a trois ans.
Jour 2
Le plateau des Bolovens, normalement c'est pléthore de cascades, de plantations de café (un des meilleurs et des plus chers au monde) et verdoyure florissante. En théorie programme plutôt intéressant mais çà c'est quand il ne pleut pas! Tant bien que même, en regardant tomber la pluie, nous assistons à un tout autre spectacle.
Tad Lo s'est avant tout une farandole d'animaux en liberté, plus farfelus les uns que les autres. Au cours de notre séjour ici, on a eu le droit aux chiots jouant avec des porcelets à peine plus gros qu'eux, à Sticky, le chat le plus pot-de-colle que l'on est jamais vu, et au spectacle impressionnant d'une truie, qui à coup de tête, sort un portail en fer de ses gonds pour libérer son petit qui s'est coincé la tête dedans...et on vous passe le cheval, les biquettes, les vaches, etc... une vraie ferme à ciel ouvert. Les simples barrrières en bambou délimitant les maisons ouvertes sur la rue, visent plus à empêcher l'intrusion des animaux qu'à dissuader quiconque d'autre d'entrer. Les enfants, quant à eux, autonomes et débrouillards, vaquent à leurs occupations sous l'oeil bienveillant de l'ensemble de la communauté, comme si tout à chacun avait une responsabilité et un rôle à tenir auprès de la génération future. La pluie, pour une fois, aura été bienfaisante. Loin des sites touristiques que nous aurions parcourus s'il avait fait beau, nous avons pris une bonne leçon de vie qu'il serait bon de se rappeller dans nos pays où nous avons tendance à oublier certaines valeurs essentielles à la vie en communauté, à savoir la confiance, le partage et la tolérance.
Jour 3
Désormais familier au monde animalier, nous partons cette fois-ci sur les traces d'un spécimen plus imposant, qui nous a-t-on dit se baignerait en fin d'après-midi dans la rivière. Nous bravons donc la pluie pour assister au spectacle et profitons d'être équipés pour faire un tour des lieux. Après être passés par une des nombreuses cascades de la région, nous attérissons au bout de quelques kilomètres dans un village perdu au milieu de nul part où, vêtus de nos capes de pluie rouges, nous ne passons pas inaperçus. Après plusieurs «Sabaïdee» chaleureux, le bonjour local qui s'accompagne toujours d'un large sourire, nous rebroussons chemin, la piste étant vraiment boueuse et impraticable. Sur la route nous apercevons bien des traces visibles de leur présence mais point d'éléphant dans l'eau.
Au détour d'un œil, Mika les aperçoit au loin. Nous nous avançons donc jusqu'à eux et les cornacs nous informent qu'il n'y aura pas de bain aujourd'hui, la pluie ayant largement fait office de douche! Dommage...