Sur la piste des éléphants
Jour 1
Nous reprenons un bateau en direction de l'autre rive du Mékong. Sans transport pour rejoindre la route principale qui se situe à environ 5 km et de laquelle nous devrions trouver un bus en direction du sud, nous commençons à pied. Mais lestés de nos sacs, la longue route goudronnée a vite raison de nous et nous n'hésitons donc pas une seconde à tendre le pouce lorsqu'au loin nous aperçevons un camion benne. Il nous accorde un refus dans un premier temps mais se ravise vingt mètres plus loin et nous invite à monter à l'arrière. Le bus que nous prenons ensuite nous arrête une trentaine de km plus loin à l'embranchement de la route que nous souhaitons prendre. Enfin route, disons plutôt chemin en terre. Nous attendons longuement et patiemment qu'un bus passe mais il n'y en a pas avant 4 heures. Fort de notre première expérience, nous tentons donc le stop. Mais nous n'avons pas trop de succès excepté aparemment avec les camions bennes! Nous parcourons donc les trente kilomètres de piste qui nous sépare du village de Ban Phapho les cheveux au vents et à la poussière.
Ban Phapho se situe en plein milieu de la réserve naturel de Xe-Pian qui est une des régions du Laos où les éléphants sont élevés et utilisés pour les travaux domestiques. Il n'en fallait pas plus pour nous séduire! Nous nous installons chez M. Bounhom, un vieux monsieur, médecin de profession, parlant parfaitement le français, qui possède la seule guesthouse du village.
Jour 2
Mr Bounhom possède des éléphants qu'il utilisait autrefois pour effectuer des tâches domestiques. Mais l'utilisation de leur force physique n'est plus rentable et se fait rare, les éléphants passent donc désormais leur vieux jours à promener les touristes. Nous nous laissons donc tenter par une ballade sur le dos de Naanjthowq Bang, qui agée d'une soixantaine d'année, nous transporte, d'un pas lent mais assuré, à travers les champs de rizières inondées, le tout, bien entendu, sous l'oeil avisé du cornac qui lui rappelle que manger c'est bien mais avancer c'est mieux.
La sensation est étrange au départ et la hauteur vertigineuse, mais la robustesse du pachyderme nous sécurise rapidement. Nous apprécions tout particulièrement le moment où, à tour de rôle, nous nous immergeons dans l'eau pour participer à son bain quotidien. Le regard ébahi et le sourire jusqu'aux oreilles, nous savourons chaque instant. L'expérience est juste inouïe et insdescriptible.