Un hiver à Rio de Janeiro

Les énormes chars colorés endormis dans les hangars aux alentours de la gare routière ne font aucun doute sur notre arrivée imminente dans la cité du Carnaval, ce qui n'est pas pour nous déplaire, les 27h de bus commençant à devenir longues. Il nous faudra cependant patienter encore quelques heures avant de partir à la découverte de cette ville au doux nom rêveur. Rio de Janeiro. Et si pour certain cela évoque samba, favela ou maracana et bien pour nous c'est plutôt Copacabana. Une dizaine de stations de métro plus tard nous voilà donc en train de fouler le remblai de cette plage légendaire. En ce Dimanche, les Cariocas se sont emparés de la chaussée fermée aux véhicules pour l'occasion. Les pêcheurs tentent de vendre dans une dernière criée leurs poissons, les marchands de légumes colorent les ruelles adjacentes de leurs fruits et légumes aux saveurs exotiques, les enfants égayent les trottoirs à grand coup de craie alors que les plus sportifs pavanent leurs corps musclés. Difficile de résister longtemps à l'appel des vagues et du sable blanc. Copacabana n'est cependant pas une plage quelconque. Si par hasard, au détour d'une ballade urbaine, vous décidez d'aller faire un saut impromptu dans l'eau, pas de souci, les vendeurs à la sauvette seront là pour répondre à votre désir. Bikini, paréo, chapeau, crème solaire pour les non prévoyants, et pour les autres, et bien il n'y a plus qu'à s'installer, succomber à la fraîcheur d'une Caipirinha, la boisson nationale par excellence, et savourer l'instant, un sourire aux lèvres permanent presque incontrôlable...

Et dire que nous sommes en plein hiver brésilien.... J'en connais plus d'un qui se contenterait bien de ce climat rien qu'en été...

Rio c'est aussi ses monuments emblématiques. Nous délaissons quelques temps le sable au profit de ces immanquables. Emportés par le foule dans les ruelles en permanence assombries par les buildings du quartier des affaires, nous finissons par rejoindre le quartier bohème de Lapa. Ses arches, l'inclassifiable cathédrale de Rio à l'architecture inattendue, les escaliers Selaron ornés de mosaiques récoltés en 25 ans de pérégrination autour du monde...

Un dernier voyage en train sur les pentes abruptes du Corcovado et nous voilà enfin au pied de celui qui n'est plus à présenter.

Subjugués par la vue panoramique qu'offre les lieux, nous en oublions presque sa présence. A vrai dire, être à ses pieds n'est pas le meilleur endroit pour pouvoir l'observer. La ville, en contrebas, jongle entre terre et mer. En face, un autre emblème, le Pain de Sucre.

Nous empruntons donc le téléphérique le lendemain pour le rejoindre. La vue est tout aussi imprenable à l'exception près que la proximité avec l'aéroport nous laisse flirter avec les avions qui, dans une ultime manœuvre, défient les éléments.

Les Ouistitis, peu conscients du danger qui se joue, savourent les mets intentionnellement déposés par les touristes dévorés par l'insatiable envie de les toucher. Au loin, Copacabana. Difficile de résister.

Nous prenons nos aises sur cette plage qui ne nous est désormais plus inconnue. Les vendeurs nous tiennent compagnie et tentent de nous vendre désespérément leurs produits, toujours avec le sourire, toujours avec de l'humour. Un dernier tour le lendemain au jardin botanique pour se refugier sous la fraîcheur des arbres et il est déjà temps de partir.

Rio nous aura étonné, et cette ville, qui à l'heure de notre passage se prépare au rythme des jeux olympiques, mériterait bien un autre détour pour profiter du rythme effréné du Carnaval et son ambiance inégalable.

Comments

[Drix]

Oh voui ramenez un tout petit peu du temps hivernal de Rio par chez nous !^^

Question comptabilité : avez vous comptabilisé (à quelques heures près) le temps passé dans les transports ? ^^ Ça doit être énorme ! " les 27h de bus commençant à devenir longues"... Tu m'étonnes.

Magnifique les panoramas ! Biz les amoureux