Au fin fond des Alpes Tonkinoises

Jour 1

Sapa est une station montagnarde fondée par des Français. Perchée à 1650 mètres d'altitude, elle est connue pour ses paysages et les minorités ethniques qui vivent dans les villages alentours. A peine sommes-nous descendus du bus, que nous nous faisons accoster par une de ces nombreuses femmes en tenue traditionnelle, qui voient les touristes comme une manne financière. Elles parlent plusieurs langues et proposent des treks dans leurs villages et vendent toute sorte de babioles. Nous ne savons pas trop quoi en penser:  Sapa est touristique de part leur présence et nombreux sont les touristes qui s'aventurent ici dans l'espoir de rencontrer des minorités ethniques et de vivre une expérience soit disant authentique. En tout cas nous sentons bien que nous sommes dans un lieux très prisé et les prix sont exorbitants. Notre hôtel nous prévient même qu'en raison du weekend, notre chambre, qui ce soir est à 10$, passera à 20$ le lendemain!!! Il nous conseille donc de partir pour un trek de deux jours avec logement chez l'habitant. Il nous informe également que nous n'avons pas besoin de guide pour nous rendre dans les villages. L'office du tourisme nous dira l'inverse... A qui se fier??? Après maintes réflexions et renseignements pris à gauche à droite, nous décidons de partir le lendemain par nos propres moyens.

Jour 2

Carte en main et équipement prêt, nous quittons notre hôtel en y laissant quelques affaires que nous récupèrerons le lendemain. Mais à peine avons-nous commencé notre petit déjeuner qu'une pluie torrentielle s'abat sur Sapa. Pensant que cela serait passagé nous prenons le temps et attendons que cela passe. Mais rien à y faire, le temps n'est pas avec nous, la pluie persiste et les rues deviennent torrent.

Sans possibilité d'effectuer notre randonnée dans ces conditions, nous décidons de retourner à l'hôtel pour récupérer le reste de nos affaires et trouver une chambre à prix raisonnable. Trempés gainés, nous profitons du reste de la journée pour nous sécher ainsi que nos chaussures qui ont pris cher dans ces torrents d'eaux. Ce n'est que parti remise, nous retentrons l'aventure demain.

Jour 3

Après un bon petit déjeuner ensoleillé :-), nous nous mettons en route vers le village de Ta Van avec l'ensemble de nos affaires soit 12kg chacun. Au bout de quelques mètres, nous nous faisons suivre par une femme de la communauté H-Mong. Nous avons beau lui dire que nous ne voulons pas de ses services, elle nous suit tout du long soit près de 15km!!!

Arrivés à destination, bien entendu, elle nous propose de dormir chez elle, ce que nous ne voulons pas. Pas contente, elle veut donc que nous lui achètions quelque chose. Bien que nous ne voulons pas contribuer à ce marchandage, nous nous sentons dans l'obligation de lui prendre quelque chose. Il nous paraît compliqué de lui refuser sachant qu'elle a tout de même fait 15km avec nous. Nous achetons en quelque sorte notre liberté, enfin un temps soit peu, car tous les deux mètres nous sommes accostés de la sorte:

- Hello, where do you come from?                                       

- France                                                                                 

- Ah, bonjour, comment ça va?                    

- Bien et vous

- Commen tou t'appelles?

- Mika et Carine

- Ah c'est jolii. You're looking for a place to sleep?

- No thank you it's OK

- Ohhh, you buy something from me???

- No thank you...

... et le discours se répète indéfiniment jusqu'à épuisement!! Nous trouvons refuge dans une auberge où nous passons la soirée en compagnie de la famille autour d'un bon repas où chaque bouchée est arrosée d'alcool de riz qu'il faut boire à tout pris juqu'à épuisement de la source.

Jour 4

Après un réveil un peu patraque, nous partons à la découverte des Alpes Tonkinoises. Au mileu des rizières en terrasse, loin de l'agitation touristique de Ta Van, nous observons les habitants et leurs techniques de cultures ancestrales. Nous sommes abasourdis par la complexité et la dureté du travail à effectuer pour récolter le riz.

Nous sommes en effet en pleine saison de la récolte du petit grain blanc. Enfants, hommes et femmes s'affèrent sur plusieurs jours à cette tâche répétitive et usante pour le corps. Tout ce fait encore à la main : la coupe, le battage, le séchage, le portage sur des chemins étroits et abruptes, là où nous touristes crapahutons....

 Jour 5

Désireux de profiter de ces paysages qui nous sont inconnus, nous prolongeons notre séjour et partons à nouveau en excursion pour la journée. Les chemins ne sont pas balisés mais avec de l'observation et une carte suffisament détaillée nous arrivons à nous orienter seul et à nous extirper des sentiers batus. Nous sommes plutôt satisfait de ne pas être tombé dans le panneau des treks organisés.

Jour 6  

Par un temps clément, nous décidons de retourner à Sapa à pied. Ta van se situant dans la vallée, il nous faut cependant remonter 400 mètres de dénivelé. Bien que le poids des sacs et les trois jours précédents se fassent ressentir, nous décidons de mettre nos corps à l'épreuve, sans succomber à la facilté du bus ou du moto-taxi, et vivre ainsi ce que nombre de personnes vivent ici au quotidien. Notre séjour à Sapa prend fin avec l'agréable surprise de retrouver Léo et Anne-sophie que nous avions rencontrés à Mai Chau.

Comments

[gaellaud]

Merci pour toutes ces découvertes!!! dommage qu'on ne puisse pas goûter à l'alcool de riz. :)