Buenos Aires, Part.2

Après une semaine de réflexion intensive, rien de tel qu'une petite escapade dominicale dans les environs de Buenos Aires. Direction Tigre, a à peine une heure de train du centre-ville. Prisée des Portenos en quête de fraîcheur et d'espace de détente, Tigre, avec ses canaux, ses maisons sur pilotis et sa végétation verdoyante, a des allures de Venise Verte.

C'est aussi surtout l'arrière pays des plus aisés. Mais ça, on l'apprendra à nos dépends. Le meilleur moyen de découvrir le delta et ses multiples îles est bien évidemment le bateau. Nous nous empressons donc de prendre un billet pour partir à la découverte d'une d'entre elle, en évitant de passer par un tour organisé qui ne nous offre pas la possibilité de faire une halte. Nous demandons alors tout naturellement à notre batelier de nous arrêter sur un point quelconque de la carte afin de nous promener dans le delta avant de reprendre le bateau en sens inverse quelques heures plus tard. Mais apparemment ça ne se passe pas comme ça ici. La quasi totalité des espaces du delta sont privés et il est donc nécessaire d'être propriétaire ou de payer, manger ou dormir pour accéder aux berges...Nous finissons tout de même par nous faire déposer à un embarcadère où nous pouvons effectuer une petite ballade d'une demie-heure sur le sentier permettant aux résidents d'accéder à leur maison secondaire... Disons que la ballade en bateau valait le coup...

Le lendemain nous nous dirigeons vers une autre curiosité de la ville, la réserve écologique de Buenos Aires. En plein cœur du centre-ville, en bordure du Rio Plata, se trouve un gigantesque parc où il est possible d'observer oiseaux, iguanes, racondins, tortues d'eau douce... Mais malheureusement le parc est fermé le lundi... Nous faisons donc demi-tour et finissons par tomber sur une tout autre attraction, pas moins interessante. A l'arrière du Parlement, situé sur la Plaza de Mayo, connue pour les multiples manifestations qui s'y déroulent et tout particulièrement celle des «Mères de la place de Mai» qui depuis plus de 30 ans se rassemblent chaque jeudi après- midi pour demander justice et reconnaissance en mémoire de leurs enfants et proches disparus sous la junte militaire de 1976 à 1983; nous assistons à la sortie du Président Argentin et au décollage de son hélicoptère.

Mais le plus intéressant dans tout ça, c'est bien entendu les badauds comme nous qui observent le spectacle! Entre les chinois et les hystériques tout contents de voir une «personnalité» et prêts à applaudir, les fervants opposants qui ne jurent que par «hijo de puta» et les partisans qui se font plutôt discrets de peur de se faire insulter par les opposants, le spectacle n'était pas si éloigné de l'observation des comportements animaliers. Elu depuis à peine trois mois, Macri, de ce que nous avons entendu tout du long de notre périple en Argentine, n'est pas des plus aimés. Mais ayant déjà suffisamment à faire avec notre politique et avec le peu de mot que nous connaissons en espagnol, nous ne sommes pas plus rentrés dans les détails. Pour clôturer la journée, nous filons au Nord de la ville, au centre culturel Konex pour assister au concert de la Bomba de Tiempo qui nous a été recommendé la semaine dernière par notre prof d'espagnol.

Cette troupe de quatorze percussionnistes met le feu depuis trois mois chaque lundi soir, au rythme d'improvisations instrumentées au grè du chef d'orchestre. Rien de tel qu'une touche de ryhtme endiablé pour recharger nos batteries et nous redonner le sourire avant de nous envoler vers le centre du monde, l'Equateur, ses volcans, ses forêts et ses contrées encore peu foulées.