Un café? Oui, volontiers!

Après notre escapade tropicale, nous filons vers Salento, petit village de montagne situé dans la zona cafetera, dont vous l'aurez compris, l'économie principale repose sur la production de café. Mais le village ne manque pas de charme et se prête également bien au tourisme. Il fait bon divaguer dans les rues colorées de Salento à la rencontre des producteurs locaux qui, vêtus de leurs ponchos et sombreros, sirotent un café en terrasse ou s'adonnent à une petite partie de billard à l'écart des regards indiscrets.

Nous ne manquons pas à notre tour de déguster un petit noir avant de partir en quête de sa fabrication. Au terme d'une belle randonnée d'une heure, nous atteignons la Finca del Ocaso. A peine arrivés, pas le temps de souffler, nous sommes directement mis à contribution. Plantation, récolte, séchage et tri, nous découvrons alors le long processus en pratique!

La récolte, qui s'effectue deux fois l'année, en avril-mai et en octobre, est fastidieuse. Les fruits, appelés cerises, se récoltent à la main en plusieurs temps pour pouvoir sélectionner uniquement les baies rouges arrivées à maturité. Ils subissent ensuite de nombreuses étapes: le dépulpage pour retirer la coque, le lavage à l'eau qui permet également de trier les grains de mauvaises qualités ou défectueux, le séchage sous serre pendant plusieurs jours, le calibrage et de nombreuses vérifications manuelles.

Les grains sont ensuite expédiés à une coopérative qui effectue alors la transformation finale avant commercialisation à savoir la torréfaction et la mouture. La Colombie ne produit que de l'arabica qui nécessite un climat frais et tempéré à l'inverse du robusta qui demande chaleur et humidité. Nous ressortons de cette visite incollables sur le café!

Le lendemain nous nous dirigeons vers la vallée de Cocora à la découverte des plus grands palmiers au monde, les palmiers à cire (wax palm), emblème national de Colombie. Direction la place principale du village pour trouver une jeep pour nous y amener. Mais attention, pas n'importe quelle jeep, une jeep Willys Messieurs Dames, surplus militaire de la seconde guerre mondiale, devenue incontournable dans la zona cafetera.

Et n'imaginez pas que ces véhicules soient uniquement destinés au transport de touristes. Les jeeps Willys sont une institution ici et, bien que fièrement exposées autour de la place centrale, elles sont avant tout le moyen de transport principal de cette région montagneuse. Bananes, bétails, meubles, et café bien entendu... rien ne fait peur à une Willys et certainement pas son chargement. Mika se verra donc faire les 30 minutes de trajet debout à l'arrière! Arrivés à Cocora le temps n'est malheureusement pas avec nous.Nous distinguons à peine les palmiers dans la brume. Mais le spectacle à son charme et malgré le peu de visibilité que nous avons, nous marchons, marchons et marchons et finissons par faire la boucle de 4 heures que nous nous étions pourtant jurés de ne pas faire. Notre persévérance n'en fut pas moins récompensée.

La montagne passée, la brume s'est levée et un cadre magnifique nous a été dévoilé. Immergés dans une forêt tropicale où nous jonglons avec la rivière par des ponts suspendus, nous finissons dans une prairie verdoyante sur fond de montagnes où les chevaux, communs en Colombie, finissent d' apporter une touche pittoresque au décor qui se dessine sous nos yeux. Au loin, nous aperçevons alors les pics effilés des palmiers qui semblent vouloir s'étirer indéfiniment. Il semblerait bien que la Colombie n'ai pas fini de nous surprendre...