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Mikarin' the World
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13 mai 2016

Bogota, l'inattendue...

Nous avions tellement entendu de choses sur cette ville que nous ne nous attendions pas vraiment à grand chose. Et voir, le lendemain de notre arrivée, deux touristes revenir à notre hôtel paniqué suite à une agression au couteau finira de nous mettre sur nos gardes. Du coup nos sorties se font équipées du strict minimum afin de ne pas attiser les envies. Pas de sac à dos, pas de gros appareil photo et de l'argent, en quantité suffisante, à portée de main, pour satisfaire un éventuel agresseur. Sur nos gardes, nous nous réfugions dans un premier temps au musée de l'or, doté d'une de la plus belle collection d'objets provenant de l'époque pré-colombienne. Les pièces, minimalistes mais précises, nous démontrent alors que la technologie ne fait pas les plus beaux objets. L'or, utilisé à l'époque pour les ornements funéraires, les rituels chamaniques ou en parure, révèle au fil des galeries toute sa puissance, toute sa beauté, toute sa magie.

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A notre sortie, les yeux encore brillant de dorure, nous sommes comme attirés par un rythme balkan. Nous nous posons donc devant cette joyeuse troupe qui anime les rues de Bogota avant d'arpenter les bars pour hydrater nos gosiers. Nous nous étions pourtant dis que nous éviterions de nous promener la nuit mais Bogota semble déjà nous aspirer. Le lendemain, pour poursuivre notre découverte, nous décidons d'effectuer le graffiti tour, une visite de plus de deux heures qui permet d'arpenter les rues de la ville et de découvrir l'étendue du street art.

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Et nous ne serons pas déçus... En plus d'en apprendre plein sur la ville, nous avons la chance de voir des graffeurs en pleine créativité. Nous revenons donc en fin de journée observer l'avancée du travail, et au bout d'une heure, notre présence semble intriguer. La conversation s'engage et nous sommes invités à venir visiter leur galerie située au nord de Bogota, ce que nous ne manquerons pas de faire au retour de notre périple dans le désert de Tatacoa.

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 Bien décidés à profiter également de l'ambiance nocturne de Bogota, nous décidons de nous rendre à un concert du groupe vu la veille, mais nous nous y résignons finalement en raison de la «leya seca», la loi sèche. Mais kesako? Et bien en cette veille de 1er mai, le gouvernement a pris la décision d'appliquer cette loi qui vise à interdire toute vente d'alcool de samedi 18h à lundi 18h afin d'éviter les débordements lors des défilés du 1er Mai. Faire la fête sans pourvoir savourer ne serait-ce qu'une bière a fini par nous démotiver... Notre départ pour le désert également repoussé en raison du 1er mai, nous nous rendons aux défilés afin de voir à quoi ressemble les manifestations colombiennes. La foule afflue dans un espit bon enfant mais le bataillon de police équipé à la robocop qui escorte le cortège et protège les monuments importants laisse présager que l'ambiance peut virer du tout au tout.

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Et lorsque nous revenons après une absence d'à peine une heure pour satisfaire notre appétit, nous découvrons alors une place désertée et sous tension...

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Après deux jours d'absence, nous revenons de notre périple dans le désert et poursuivons notre escapade citadine. Direction le musée Botero, Botero étant un artiste colombien créant des œuvres aux formes généreuses. Même la Jaconde semble s'être arrondie... La galerie comporte également de nombreux tableaux de peintres de renommée internationale tels que des Picasso, Miro, Dahli, Chagal et j'en passe.

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Puis au détour d'une rue après un passage dans le quartier présidentiel, nous décidons de nous arrêter au musée de la Police. Accueillis par une horde d'officiers nous sommes finalement escortés tout du long de la visite par un policier qui nous raconte l'histoire des objets et de l'arsenal parfois insolites issus des saisis, notamment auprès des narcotrafiquants tels que Pablo Escobar.

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Faut savoir qu'à Bogota, la majorité des musées sont gratuits, ou a des prix très raisonnables, permettant un accès au plus grand nombre. Nous nous rendons comme convenu en fin d'après midi à la galerie d'art de nos graffeurs rencontrés quelques jours auparavant, où à notre plus grande surprise se tient l'ouverture d'une exposition de PEZ, un graffeur espagnol connu mondialement.

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De plus en plus à l'aise dans cette ville, nous arpentons les rues sans grande crainte et nous nous laissons porter par l'atmosphère finalement plutôt décontractée. Et pour conclure notre séjour, nous partons finalement en vélo en compagnie de Laurent, notre guide, qui nous emmène dans des quartiers encore inconnus et nous fait découvrir les innombrables saveurs de la Colombie. Une dégustation de fruits aux noms exotiques au marché de la Macarena, une partie de Tejo dans les arrières d'un bar, le tejo étant un jeu national qui consiste à lancer de gros palets en métal sur une planche inclinée recouverte de glaise où au centre est apposé un anneau en fer et de petits papiers en triangle contenant de la poudre... Le but du jeu est bien entendu de venir toucher ces petits papiers qui, pris entre deux métaux, explosent. Pas difficile donc de savoir lorsque vous avez marqué un point, la détonation ne manque pas de vous le signaler.

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 A certaines heures de la journée cet endroit est une véritable institution et l'ambiance détonnante. Car il faut savoir qu'aucun droit d'entrée n'est demandé mais par contre vous devez consommer, et les bières ne se comptent plus à l'unité mais en caisse... Nous poursuivons notre découverte des quartiers de la ville, tantôt résidenciels, tantôt touristiques, tantôt malfamés, mais la créativité des colombiens se révèle à chaque coin de rue entre les graffitis omniprésents, les chanteurs, les cascadeurs, les rappeurs.... Mais cette expression créative est surtout pour ce peuple meurtri par des années de violence, de corruption et de guerre civile, un moyen de s'exprimer et de faire passer un message. La pauvreté aux portes des quartiers touristiques se montre dans son aspect le plus glauque, prostitution, cracks, mendicité, rongent les rues de Bogota et favorisent la violence et la mauvaise image qu'on lui accole. Mais au delà de cet aspect négatif, Bogota, de part son histoire, sa culture et sa diversité s'est révélée pour nous bien plus intéressante et attachante que ce que nous espérions. Comme quoi parfois mieux vaut ne rien attendre des choses et se laisser surprendre. Nous ne voulions pas y venir et finalement nous la quittons nostalgiques après près d'une semaine, où pas plus qu'ailleurs en Colombie, nous nous sommes sentis en danger ou en insécurité. La vigilence est bien entendu de mise, la sobriété de rigueur et la non-résistance en cas d'agression un impératif, mais surtout une bonne dose de confiance, d'écoute et de curiosité pour aller chercher ce que l'oeil ne peut révéler..

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Commentaires
M
Bonjour les amis! Très intéressant votre récit sur Bogota c'est vrai qu'on est plein d'a priori sur la Colombie cette ville à l'air génial! Nous travaillons avec une compagnie qui prévoit d aller faire une tournée de 3semaines en Colombie et la créativité des habitants me fait dire que c'est une belle idée! Je vous embrasse fort. Mathilde
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