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Mikarin' the World
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27 juin 2016

Une expédition dans les entrailles de la Terre

Boostés, motivés, avides de curiosité, pas de temps à perdre nous mettons le pied au plancher pour profiter de la dernière ligne droite et prenons la direction de Potosi, ville la plus haute du monde (4070 m) où nous ne nous aventurons pas au sommet mais bien au cœur du Cerro Rico, la montagne d'argent qui domine la ville.

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L'activité minière de Potosi ne date pas d'hier et connait même un regain d'activité ces dernières années en raison de l'accroissement des demandes en matières premières. Bien que les techniques d'extraction du précieux minerais n'ont pas évolué, les hommes se pressent dans l'obscurité oppressante de la montagne qui, secouée quotidiennement par les explosions, menace d'ensevelir leur charmante ville coloniale du XVIème siècle. Mais dans un pays où l'économie peine à décoler, l'espoir de gagner près de trois fois plus que le salaire minimum l'emporte sur la raison. Par curiosité certes, mais surtout pour prendre conscience des conditions de travail des mineurs, nous décidons de partir à leur rencontre accompagnés de Johnny, 10 ans de mine derrière lui, reconverti dans le tourisme, et qui gère aujourd'hui l'hôtel dans lequel nous nous trouvons. Equipés en conséquence, nous devons cependant passer en amont par le marché des mineurs pour nous procurer quelques cadeaux.Tout d'abord, l'outil indispensable, la dynamite. A Potosi vous pourrez vous en procurer en vente libre dans n'importe quel marché et vous amusez, à l'image de notre guide, avec les nerfs des gens...

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Deuxième élément indispensable, la coca. Les mineurs passent près de 10h par jour dans la mine sans manger car s'il est possible de vider sa vessie à l'intérieur de la mine, il est en revanche impossible de déféquer sous peine de rajouter des gazs explosifs dans une atmosphère qui n'en demande pas davantage. Du coup les mineurs ne mangent pas et se nourissent uniquement de feuilles de coca qui par la même occasion atténuent la fatigue. Puis, pour se réchauffer, rien de tel qu'un bon alcohol à 96°C, et oui encore lui. Du coup, curieux, nous n'avons pas pu résister à l'envie de tester ce breuvage juste inimaginable chez nous. Du bout des lèvres seulement car une gorgée suffirait à nous émécher. Fins prêts pour s'aventurer dans les galeries souterraines, nous nous enfonçons dans la mine.

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Reste encore à faire quelques offrandes à El Tio, le dieu des entrailles de la montagne, pour obtenir sa protection. 

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Nous pouvons enfin nous enfonçer dans le tunnel et laisser derrière nous la lumière du jour qui disparaît au fur et à mesure de notre progression. Sur notre chemin, nous faisons nos premières rencontres avec ces hommes de l'obscurité qui s'affairent à extraire la roche et à l'acheminer à l'extérieur.

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L'humidité, le froid ou la chaleur en fonction de la profondeur dans laquelle vous vous trouvez, l'étroitesse des galeries où il faut parfois se frayer difficilement un chemin pour accéder aux niveaux inférieurs, mais surtout l'instabilité de la roche qui a chaque détonation peut s'effondrer et vous ensevelir à tout jamais dans l'enfer des ténèbres. L'ambiance est étrange, notre progression silencieuse. Plus qu'une simple visite, ce fût une formidable rencontre avec des hommes qui subissent chaque jour les lois du marchés, de l'offre et de la demande, de l'inégalité économique et de l'injustice sociale. Une pause humaine dans un univers inhumain.

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Commentaires
M
impressionnant ...difficile d'imaginer même si comme tout le monde j'ai vu des reportages à la TV...
D
Respect! Jamais je me serais aventuré la dedans, c'est beaucoup trop sombre ,étroit et dangereux !
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