Suite et fin de nos aventures volcaniques

Nous nous engageons sur la «Forgotten World Highway », la route oubliée du monde, et comprenons rapidement pouquoi une telle dénomination. Sur plus de 150 kilomètres, nous ne croisons que très peu de véhicule mais les paysages sont magnifiques. La route sillonne à travers de petites collines d'un vert resplendissant où les moutons semblent être les seuls maîtres des lieux.

Le rythme est lent, les virages s'enchainent et à mi-chemin, la route devient même un chemin gravillonnant traversant des gorges sur plus de 16 kilomètres. Injustement oubliée, cette route vaut vraiment le détour, bien qu'il nous aura fallu près de trois heures pour arriver au pied du parc national Tongariro, où siège trois montagnes volcaniques devenues célèbres ces dix dernières années grâce aux films le Seigneur des Anneaux et le Hobbit. Nous nous retrouvons au pied du fameux Mordor, dans un paysage lunaire où la roche volcanique a tout recouvert sur son passage.

Deux de ces volcans sont encore en activité et la dernière éruption date de 2012. Le temps est gris mais les sommets dégagés. Fort de notre précédente expérience, nous ne perdons pas une seconde et filons au plus près du sommet, au point de départ d'un télésiège qui permet de gagner 3h sur une randonnée de 7h menant au cratère. Mais au vu de la neige encore bien présente, nous nous rendons vite compte que nous ne sommes encore une fois point équipés en conséquence. Le lendemain, nous nous réveillons sous un crachin persistant qui obstrue toute visibilité. La montagne, ce n'est décidemment pas pour nous. Désappointés nous quittons les lieux, direction l'Est et la région de Rotorua, connue pour son activité géothermique. Après un petit détour au Huka Fall, dont le débit de 220 000 L/sec permettrait de remplir cinq piscines olympiques en une minute, et qui fournit près de 15% de l'énergie du pays (nous sommes sûrs que vous êtes ravis de la savoir...) nous nous payons le luxe d'une petite attraction touristique pour voir de plus près l'activité des entrailles terrestres. Entre fumerolles, geysers, terraces en silice, boue bouillonnante et l'odeur persistante de souffre comparable à celle d'un œuf pourri, nous découvrons un paysage surnaturel mais pourtant plus que naturel. L'activité varie en fonction des saisons et bien entendu, nous ne sommes pas dans la plus propice, les couleurs ne sont donc pas des plus impressionnantes mais le spectacle reste surprenant et intéressant.