Approche amazonienne

Après notre escapade côtière, nous filons à Cuenca, ville classée au Patrimoine mondiale de l'Unesco en raison de ses magnifiques bâtisses de l'époque coloniale qui ornent le centre historique. Cependant, Cuenca, bien que ravissante, reste une petite ville où après nos déambulations sur les rives du rio, un repas dans l'un des nombreux marchés et la visite du musée du Panama (le chapeau bien entendu et non le pays), nous décidons, après moultes tergiversations, de nous diriger au porte de l'Amazonie.

L'équateur n'est pas forcément réputé pour être le meilleur pays pour visiter l'Amazonie, mais nous pensons que cela peu justement nous permettre d'avoir un premier aperçu avant une éventuelle immersion plus longue. Nous arrivons ainsi à Macas où, après une visite à notre hôtel d'un officier de l'immigration venu s'enquérir de la raison de notre séjour, nous prenons renseignement auprès de l'unique agence de la ville pour effectuer un tour dans ce qu'on appelle ici la selva, c'est à dire la forêt. Il est bien entendu hors de question de s'aventurer seul dans l'Amazonie, d'une, parce que c'est immense et qu'il est très facile de s'y perdre, mais aussi parce que les habitants des villages reculés souhaitent pour la plupart que les touristes soient accompagnés.

Nous partons donc dès le lendemain en excursion à la journée dans la communauté Esperanza, où nous sommes accueillis par Bolivar et sa famille. Nous y retrouvons un couple franco-argentin d'une soixante-dizaine d'années avec qui nous partageons cette agréable journée, riche en apprentissage et en découverte, véritable initiation au mode de vie indigène. Sans chichi et sans entrer dans l'attrape-touriste surfait comme nous le craignions au départ, Bolivar, accompagné de son fils d'à peine trois ans, nous fait partager l'immense richesse de sa culture. Après un passage rituel, nous partons, ornés de nos peintures tribales, au cœur de la selva pour y découvrir cette fois-ci les ressources exceptionnelles de l'amazonie, véritable grenier naturel où, à chaque pas, nous en apprenons un peu plus sur les vertus médicinales des plantes.

On y trouve même des cigarettes 100% naturelles, garanties sans nicotine!

Un repas typique plus tard, nous nous laissons silencieusement glisser en pirogue pour observer la beauté des lieux sous un autre angle. Puis pour conclure cette journée, petite initiation au maniement de la sarbacane, bien moins maniable que celle des jours de fête.

Loin des clichés des indiens à plumes mangeurs d'hommes, nous avons apprécié cette journée orientée principalement sur l'échange et la découverte, toute de simplicité et de partage. Bolivar et son fils nous ont ainsi rappellé combien la transmission des savoirs d'une génération à l'autre était importante pour préserver le patrimoine culturel ancestral, patrimoine basé sur des connaissances bien plus terre-à-terre que tout ce qu'on veut bien nous inculquer dans le monde moderne.