De l’art, de l’effroi, de l’émerveillement

20 novembre 2015

De l’art, de l’effroi, de l’émerveillement

Touchée par un tremblement de terre en 2011, la ville de Christchurch a été en partie dévastée et reste aujourd'hui un mélange de bâtiments abandonnés en attente de démolition ou de réhabilitation, et de quartiers neufs ou en reconstruction. Le tout dans une atmosphère artistique où la création, au cœur du renouveau, a pour objectif d'inviter les habitants à imaginer leur ville de demain. La ville est donc un musée à part entière et, du graphitis au centre commercial en containers en passant par la cathédrale en piteux état, chaque coin de rues à quelques chose à dévoiler.

Seul bémol pour l'instant dans ces villes où il fait bon vivre, l'accès à internet à un coût et pour nous il sera de chercher dans le froid les zones gratuites! Nous terminons ainsi notre journée assis devant une des bibliothèques de Christchurch, fermée pour jour férié, pour vous faire partager nos aventures. Bien des contrastes avec nos deux derniers mois, mais nous nous y faisons plutôt bien, moins aux températures mais bon chaque chose en son temps....Nous nous dirigeons enfin vers l'aéroport pour prendre possession de notre maison mobile qui va nous permettre d'être en partie autonome pour les prochaines semaines. Nous apprenons alors que des attentats se déroulent à l'instant même en France, sans avoir plus d'informations que cela. Nous poursuivons notre route à bord de Shaun, en référence à Shaun le mouton car il y a vraiment des moutons partout! Il faut dans un premier temps s'habituer à la conduite à gauche et ensuite au véhicule automatique! Après un petit tour au supermarché pour faire le ravitaillement de victuailles, dans lequel nous passons plus d'une heure à regarder les produits qu'ils ont et à chercher ce que l'on veut, nous filons vers l'ouest, plus dans les terres, et nous nous arrêtons à côté de Géraldine, dans l'un des campings du DOC, le Département de conservation des espaces protégés, où l'on peut stationner pour la nuit à moindre prix. Les campings vont du basiques à l'entièrement équipés et fonctionnent pour beaucoup sur un système d'auto-enregistrement. Entendez par là que personne ne vous attend à l'accueil pour vous positionner et que vous devez déposez votre dû dans une boîte à l'entrée du site. On se retrouve ainsi dans l'un d'entre eux pour notre première nuit nomade et jouissons du contexte, bifteck et vin rouge à l'appui.

Nous poursuivons notre route qui nous offre des paysages qui suffisent à nous satisfaire et profitons d'une halte au lac Tekapo, réputé pour ses eaux bleu turquoise, pour acheter le journal et se tenir informés des évènements...

Et là, nous avons le sang glacé par ce que nous lisons et décidons de nous rendre dans un camping privé cet fois-ci pour avoir un accès à internet et une douche par la même occasion. Le gérant nous fera cadeau de l'accès Wifi lorsqu'il apprendra que nous sommes français. C'est ainsi que nous voyons l'ampleur de l'atrocité qui vient de se dérouler en France. Choqués, bléssés, émus, touchés, horrifiés, désemparés, attristés, dépités, en colère.... bref la liste des sentiments ressentis pourraient encore être longue. Nous trouvons difficilement le sommeil. Point de répis cependant, la vie malgrè tout continue, et si nous voulons profiter au maximum de la Nouvelle Zélande à bord de Shaun, nous devons poursuivre notre route, direction le Sud et les immanquables fiords. Mais la route est longue et Shaun à souvent soif, nous décidons donc de nous arrêter à Queenstown pour faire étape au bord du lac Wakatipu niché au milieu des montagnes où la neige est encore présente au sommet.